Au début ça me paraissait être le livre bobo par excellence, régressif à souhait et un peu moche par choix. Finalement, c'est un livre rigolo qui rappelle plein de souvenirs aux "jeunes" trentenaires comme moi et vous, ceux qui y ont mangé, à la cantine.
Il y a des recettes qui évoquent la cantoche mais revues par les grands chefs de ce monde (parisiens), comme le gratin de coquillettes et l'omelette à la ratatouille, et puis il y a les petits billets nostalgiques de plusieurs auteurs spécialisés dans la bouffe.
Quelqu'un se colle au Ménélik, l'un des bons souvenirs de ma jeunesse, celui très convoité qu'on n'avait pas le droit de prendre en double, même en douce on ne passait pas les yeux bio-ioniques de la surveillante, mais certains détestaient ça et voulaient bien nous le refiler, à condition de le réclamer en prem's (Alex, je crois que tu n'aimais pas ça...)
Moi, je me rappelle de la révolte contre Jean-Michel, fils raté et vaguement rocker d'une des instits de l'école Jean-Zay (Paris 14°), qui nous bottait le cul avec ses santiags si on déconnait trop à la cantine, qu'il surveillait, et où, j'imagine, il bouffait à l'oeil, ce salaud. Un jour on s'est mis à plusieurs et on a craché sur le mur de la cour car il avait été plus méchant que d'hab avec un petit qui ne parlait pas bien français. Punis, bien sûr...
Puis, au lycée, des souvenirs plus flous, Mme Carton qui faisait toujours la gueule quand elle nous pointait avant le self, les Ménélik et et les mont-blanc du pauvre (fromage blanc et crème de marrons), les steaks hachés quand il y avait du porc, mais pas seulement si on l'évitait par foi, aussi si le reste était trop dégueu.
Puis un jour, on change de côté, fini de manger côté élèves, on passe dans la petite salle réservée aux enseignants, mais de vous à moi, on s'y marre moins. Coincée entre un syndicaliste acharné et la dépressive de service, on se dépêche d'avaler son hachis parmentier. Et pour ceux qui croient que les profs ont des conversations passionnantes, qu'ils se détrompent, ça ne vole pas bien haut. Oubliées les envolées lyriques de l'IUFM et de la fac quand il faut se coltiner les veaux de certaines classes. Le seul privilège, c'est la bonne portion et les deux desserts, héhé, enfin, quand on ne vous prend pas pour un(e) élève, bien sûr...
Mais retour vers ce livre, qui fera un chouette cadeau pour un ami d'enfance, l'occasion de se remémorer de grands moments du passé, les profs détestés, ceux adorés, ceux qui clopaient dans la classe, bref, tous ceux qui nous ont laissés des souvenirs...
Voir ici aussi.
Il y a un an : la fouace...
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