J'ai vu quelques fouaces sur les blogs ces temps-ci, dont celle du pétrin, que Sandra a faite en suivant la recette de Patisseries maison, et ça m'a donné envie. Car je suis à moitié aveyronnaise, ça me fait bizarre de le dire comme ça, en fait, mon Papa est Aveyronnais, n'a jamais perdu son accent chantant même en ayant vécu plus de trente ans à Paris et a réussi à entraîner Maman avec lui au fin fond du département pour leur retraite, avec vue sur le fleuve éponyme!
C'est dire si la fouace, je connais! Chaque village, chaque boulanger a sa version. Il y a celle de Najac, celle de Laguiole, de Pons, etc. Nature, en général parfumée à l'eau de fleur d'oranger, parfois truffée parcimonieusement de fruits confits, et garnie de sucre perlé. Par endroit, elle fait l'objet d'un culte, comme à Najac, où on la promène, géante, dans les rues du village sur des chars avant de la déguster avec le maire lors de la fête annuelle du village.
Mais je n'en avais jamais fait avant, j'ai même réussi à perdre la recette de ma belle-soeur, qui la tenait d'une dame ayant un gîte à Laguiole, et qui était, m'a-t-on dit, fameuse. Alors, pour ne pas faire comme tout le monde, j'ai laissé Pâtisseries maison de côté, et cherché dans mes cookbooks "terroirs". Je suis tombé sur celle de Mme C., tenant une ferme-auberge à Boulouis (dans le livre Recettes paysannes en Aveyron, aux editions du Curieux(!)), qui a moins de sucre et de beurre, et plus de farine, donc ressemble davantage à celle à laquelle je suis habituée. J'ai dû modifer deux-trois trucs, à savoir, un de mes oeufs s'est suicidé sur le carrelage de la cuisine, j'ai donc dû lui trouver un substitut (oui, c'est moche d'être un oeuf, car on n'est pas irremplaçable), et puis, il fallait un peu de liquide en plus, et surtout, Mme C. a omis de lister l'eau de fleur d'oranger dans la recette, ce qui rabaisse la fouace à un vulgaire pain brioché, me semble-t-il...
Ce n'est pas une recette pour les impatients car la pâte lève toute une nuit, mais elle vaut vraiment le détour car en y goûtant, je me suis dit, non sans une pointe d'auto-satisfaction, que c'était la meilleur que j'ai jamais mangée...
625 g de farine
125 g de sucre
1 petite cc de sel
1 sachet de levure de boulangerie sèche mais traditionnelle
2 oeufs et l'équivalent du volume d'un oeuf en crème allégée (2-3 cs) ou 3 oeufs
60 g beurre
1cs d'eau de fleur d'oranger ou son arôme
Préparer la levure avec deux cs d'eau tiède, une cs de sucre pendant une quinzaine de minutes, puis y ajouter 2 cs de la farine et bien mélanger pour former un levain.
Mixer le reste de la farine, le sucre, le sel et les oeufs. Ajouter la fleur d'oranger, puis au goutte à goutte du lait jusqu'à ce que la pâte prenne forme. Verser ensuite le levain et pétrir cinq minutes. Verser ensuite le beurre fondu et pétrir 10-15 minutes (bien sûr, c'est moins pénible au robot). La pâte reste collante, mais doit être bien souple. Couvrir et laisser lever toute la nuit dans le four éteint.
Le lendemain, sortir la pête de son récipient, expulser l'air et façonner en couronne. (Pour que la couronne en reste une, il faut mettre quelque chose au milieu -verre ou autre- sinon, comme pour moi, ça devient une seule masse!). Couvrir et laisser lever encore une heure à température ambiante. Préchauffer le four sur 180°C. Dorer à l'oeuf battu ou au lait, et enfourner pour une vingtaine de minutes. Laisser refroidir. Déguster.
Comments
Et toutes les cuisines des régions me plaisent!
Clipoye, tu ne seras pas déçue!
J'ai repondu à ton comment sur mon blog ici...
http://sarah-discovers-how-to-eat.blogspot.com/2006/02/lamb-bean-braise.html
:)
xox Sarah