Les jeannots sont des petits gâteaux qui portent aussi le nom plus savant d'échaudés, du fait de leur cuisson en deux temps. En effet, tout comme les bretzels et les bagels, les jeannots (notez que ces trois gourmandises ont des noms bien "terroir", chacun selon son obédience) sont façonnés puis jetés dansun bain d'eau bouillante avant d'être cuits au four.
Mon Papa en raffole, et nous les a fait aimer. Autrefois cuits avec des chutes de pâtes à pain agrémentées de graines d'anis et cuits dans le four à pain dans les fermes, les échaudés se font aujourd'hui rares sur les tables et dans les boulangeries locales. Encore une fois, chaque famille en a sa version, soit de gros tricornes très peu sucrés et durs comme la pierre, soit de petits triangles presque feuilletés et très secs, soit de petits gâteaux sucrés, comme briochés. Parfois,ils sont tellement secs qu'ont les faisaient macérer dans du vin chaud avant de les déguster en dessert, après une rude journée de labeur sur les causses.
Profitant de la visite de mes parents pour confectionner ces friandises très sages (voyez comme je me suis trouvé un gentil marmiton), nous avons délibéré quant à l'utilisation d'une pâte levée contre une pâte à gâteaux. Piochant à nouveau dans l'excellent "Recette paysannes en Aveyron" aux Editions du Curieux, nous avons tout simplement suivi la recette d'une fermière-aubergiste, mais il a fallu lire entre les lignes une fois de plus.
Le résultat est très satisfaisant, nous les avons dégustés au goûter, qui les croquant, qui les trempant dans un chocolat à l'ancienne. Ils sont très proches des originaux, et par la forme, et par leur croûte. Mais comme ils contiennent des oeufs, ils sont un peu plus jaunes mais d'autant plus gourmands. (Notez qu'ils sont très très sages avec leur verre de sucre et les deux cs d'huile pour un kilo de farine).
Pour une trentaine de jeannots
1 kg de farine
1 verre de sucre (pesé : 150g)
3 oeufs (la recette dit 3 ou 4)
2 cs d'huile neutre
1cc sel
1/2 sachet de levure chimique
3cs d'anis en grains
du lait
Faire tremper l'anis dans un peu d'eau tiède quelques minutes.
Mélanger ltous les ingrédients et rajouter du lait (un verre environ) jusqu'à obtention d'une pâte dure selon la recette, en fait, une pâte comme une pâte à pain un peu rigide.
Abaisser la pâte sur un cm d'épaisseur, découper des ronds avec un verre à bord large (environ 8 cm de diamètre)
et former des tricornes en rabattant trois points vers le centre.
Préchauffer le four sur 190°C.
Préparer une marmite d'eau bouillante avec au moins deux litres. Echauder les gâteaux en plusieurs fois. Lorsqu'ils remontent à la surface, les retirer du feu et les placer sur une plaque de cuisson recouverte de papier sulfurisé. Les faire cuire une bonne demi-heure selon que vous les aimez dorés ou brûnis.
Allez, encore une!
Comments
j'ai fait leur connaissance quand j'habitais sur Albi, sont drôlement sympas ces p'tits gâteaux !
Moi aussi, j'ai vécu une journée de dur labeur, non pas sur les causses aveyronnais, mais dans les couloirs des services gériatriques des hôpitaux de la Creuse.En effet, je suis commercial pour Molicare, qui propose, comme tu dois le savoir mon amie, des,hum, changes pour adultes. J'aime à penser que j'ai le même public que Pascal Sevran et Daniel Guichard( oui, l'interprète de l'inoubliable "la tendresse"). Je passe donc mes journées mon carton de couches sous le bras, à tester et faire essayer mes produits: la double épaisseur, le maintien renforcé en cellulose, les attaches
reversibles-euh, je sais, sais très technique, mais eu, bon, je fais plus simple devant mes clients. Une fois ma journée terminée, je suis imprégné d'une délicate fragrance sensuelle et inédite: un mélange d'éther, de bouillie et de vieux, hum, pipi.
Mais c'est à la maison, les jambes massées par mon chauffe-pieds, attablé devant un bon sandwich au fromage de tête, que je compose mon message. Moi aussi, j'ai macéré dans du vin chaud. Bon, je ne l'ai pas fait exprès. Je participais à une fête en l'honneur du beaujolais nouveau (tu vois, moi aussi, je sais être, hum, fun). Bien sûr, tout le monde avait fortement bu, et bien que rassasié par du chorizo Leader Price, je me suis laissé aller: je suis monté sur une table, entouré de valeureux moustachus sexagénaires du club de chasse locale qui ressemblaient tous, va savoir pourquoi, à Saddam Hussein, et j'ai hurlé "c'est bien beau,les filles, mais je boirai bien une Guinness, moi, je suis un homme, a real man!"ai-je ajouté en pure perte, car mes camarades au regard embrumés ne sont pas bilingues.C'est alors que je me suis retrouvé dans la fontaine de beaujolais, ivre d'alcool et de coups, littéralement lynché par ces dégénérés. Moi, j'ai plutôt bien récupéré, mais mon jeans Pantashop et mes bottines André ont été perdus. Le lendemain -ou le surlendemain, je ne sais vraiment plus- je me suis inscrit au AA (j'y suis resté trois séances, c'est tout, hé hé!)? aujourd'hui, je me suis mis au sport (mini-golf) et, chaque année au moment du beaujolais, je me fais dire une messe. Bon, je te laisse, j'ai une tisane à servir à mes amis Témoins de Jéhovah auxquels je compte acheter une bibliothèque entière car ils sont vachement sympas. Bien à toi mo amie.
Merci pour les compliments et attention aux dents;-)